3 solutions innovantes du FID pour un accès à une éducation de qualité

D’après l’UNICEF, 250 millions d’enfants dans le monde ne sont pas scolarisés, dont 129 millions de jeunes filles UNICEF. Pourtant, l’éducation est un droit fondamental inscrit dans la Convention internationale des droits de l’enfant et le Fonds d’Innovation pour le Développement (FID) s’engage à travers différentes initiatives pour permettre à chaque enfant d’avoir accès à une éducation de qualité.

Parmi les 90 projets sélectionnés par le FID à ce jour, 18 projets concernent la thématique de l’éducation, et les subventions accordées à ces projets représentent 23,5% du portefeuille de l’organisation.

Le FID se distingue dans le secteur de l’éducation par la richesse des initiatives financées avec des projets couvrant un large éventail de thématiques et de modes d’intervention, et finance des initiatives qui cherchent à démontrer l’efficacité de leurs innovations pour les reproduire à grande échelle.

Découvrez trois projets soutenus par le FID en Inde, au Maroc, à Madagascar pour illustrer la diversité de ces approches.

En Inde, les problèmes de santé mentale chez les jeunes ont des répercussions sur leur bien-être socio-émotionnel et sur leurs résultats scolaires (Currie et Stabile, 2007). Certains enfants vivant notamment dans les zones les plus défavorisées sont en effet confronté·es à des problèmes domestiques qui réduisent leur capacité de concentration et leur potentiel scolaire. Pour remédier à cette situation, la Fondation Labhya a développé une intervention en lien avec des psychologues et des expert·es en éducation intégrant séances de méditation guidée et d’activités de groupe telles que des récits commentés, ou des discussions à thèmes, permettant aux élèves d’échanger sur leur quotidien.

Grâce au financement du FID, la Fondation a pu s’associer à une équipe de recherche pour évaluer l’impact de ce programme dans les écoles publiques de Tripura, au nord-est du pays.

L’évaluation d’impact, mise en place entre novembre 2023 et octobre 2024, a couvert plus de 29 000 étudiant·es, dans 100 écoles. Les résultats préliminaires de l’étude indiquent un impact positif du projet, notamment en mathématiques chez les filles, et sur les élèves les plus exposé·es aux problèmes de santé mentale.

Le programme « Teaching at the Right Level » (TaRL) est un programme de soutien scolaire qui consiste regrouper les élèves en fonction de leur niveau d’apprentissage plutôt que de leur âge, ou de leur classe, et à les encourager à participer activement aux séances de soutien favorisant la collaboration. Ce dispositif a été expérimenté avec beaucoup de succès dans différents contextes internationaux, notamment en Inde, à Madagascar, ou au Ghana, où il a produit des résultats significatifs et positifs. Le programme est désormais testé dans de nouveaux pays, dont le Maroc, dans le cadre de ce projet.

Dans ce contexte, le ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports marocain et l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) ont mandaté un consortium d’acteurs marocains, dirigé par la Fondation Sanady, pour réaliser une analyse comparative de deux approches pédagogiques de remédiation scolaire : le programme de soutien scolaire en français et en mathématiques classique (programme Sanady), et le programme « Teaching at the Right Level » (TaRL). Cette étude permettra aux pouvoirs publics de choisir le programme le plus adapté, tant en termes de coût que d’efficacité, pour une généralisation à l’échelle nationale.

Dans la région d’Amoron’i Mania, le manque de connaissances en matière d’hygiène menstruelle et la faible quantité de salles d’eau et d’infrastructures pèsent sur les élèves. Ce manque d’informations est dû à un tabou, souvent perpétué dans les foyers des adolescent·e·s, et pénalise particulièrement le moral et les conditions d’apprentissage des jeunes filles qui sont exposées à des critiques et multiplient les absences en période de menstruation.

Le programme Kilonga intègre deux composantes essentielles pour améliorer l’hygiène de base et réduire les tabous entourant les menstruations chez les adolescent·e·s comprenant notamment la construction d’infrastructures, la distribution de protections hygiéniques, ou la formation des professeurs, ainsi qu’un programme nommé « Jeunes Filles Leaders » sélectionnant des écolières de chaque école pour qu’elles deviennent des ambassadrices sur le sujet des menstruations auprès des autres élèves.

Les résultats de l’évaluation d’impact du programme ont démontré toute l’importance de l’hygiène de base et de la sensibilisation sur l’hygiène menstruelle pour améliorer la qualité de l’éducation. Les filles ayant bénéficié de l’intervention ont vu leurs résultats scolaires augmenter de 13% en moyenne, améliorant ainsi leurs chances de passer en classe supérieure de 15%.