Un programme de remédiation scolaire pour améliorer les compétences académiques de base au Maroc

Au Maroc, malgré un taux de scolarisation élevé de 95,1% pour les enfants de 7 à 12 ans en 2014, des lacunes significatives subsistent dans les apprentissages de base. En 2015, des examens ont révélé que 59% des élèves de quatrième année du primaire ne parvenaient pas à atteindre les normes internationales élémentaires en mathématiques et en sciences (TIMSS 2015). Ensuite en 2016, d’autres évaluations ont montré que 64% des élèves de quatrième année avaient des lacunes en lecture. Face à ces défis, la commission spéciale sur le modèle de développement a décidé une transformation profonde du système éducatif dans le but d'outiller plus de 90% des élèves avec des compétences académiques de base d’ici 2035.

Dans ce contexte, le ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports a élaboré un plan d’action pour réformer le système éducatif d’ici 2026, en mettant l’accent sur des innovations pédagogiques éprouvées, dont le programme TaRL développé en Inde par l’ONG Pratham. En accord avec cette stratégie, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain a piloté l’approche de remédiation scolaire TaRL dans 39 écoles, en collaboration avec la Fondation Sanady, sur l’année 2022-2023. Ce premier pilote a permis d’estimer les ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme de remédiation scolaire TaRL, et expérimente un second volet pour l’année scolaire 2023-2024, dans le but de comparer les gains potentiels de TaRL en matière d’apprentissage, par rapport au programme de soutien scolaire traditionnel existant.

L’approche TaRL regroupe les élèves en fonction de leur niveau d’apprentissage plutôt que de leur âge ou de leur classe. Elle vise ainsi à favoriser la participation active des élèves, modifier la dynamique de genre en classe et améliorer les compétences de base en langues et mathématiques. Cette approche vise à renforcer les compétences fondamentales et accroît la confiance en soi des élèves. De plus, elle s’adapte bien au contexte marocain puisque, contrairement au programme existant de la Fondation Sanady, le modèle TaRL inclut un parcours spécifique en langue arabe.

Ainsi, l’intervention financée par le FID vise à identifier la solution la plus efficiente et efficace, qui permettra de renforcer les compétences de base des élèves marocains en difficulté, réduire le risque d’abandon scolaire et assurer le bien-être des élèves à long terme.

L’intervention comprend une évaluation comparative des deux programmes :

• Le programme TaRL qui est actuellement en cours d’expérimentation dans le cadre d’un projet pilote lancé en septembre 2023 auprès de 31 500 élèves issus de 200 écoles présentes dans les trois régions couvertes par la Fondation Sanady ayant des taux d’abandon scolaire élevés (Casablanca-Settat, Rabat Salé-Kénitra, Souss-Massa).
• Le programme initial de la Fondation Sanady mis en œuvre depuis 10 ans auprès d’enfants de l’enseignement primaire et secondaire issus de milieux défavorisés.

A l’issue de l’évaluation et des analyses de coût-bénéfice des programmes de remédiation scolaire, l’objectif de la Fondation Sanady est de généraliser l’approche la plus rentable via un réseau d’ONG locales pour combler les lacunes en compétences fondamentales dans l’enseignement primaire. Ce modèle pourrait ensuite être généralisé dans le pays et reproduit par d’autres ONG, membres du réseau de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain.

Le projet cherche par ailleurs à mieux intégrer l’étude et la méthodologie du calcul coût-bénéfice afin de renforcer les prises de décision basées sur des preuves au sein de la fondation, des ONG partenaires, de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain et du ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports.