
République Dominicaine
Éducation
Weather Impact, l’institut tanzanien de recherche agricole (TARI), ESOKO et Tanzania Youth Espouse for Gender and Development (TYEGD) s’associent pour mettre en œuvre et tester dans la région de Mara, en Tanzanie, une assistance agro-météorologique dynamique et géolocalisée, permettant d’aider à la prise de décisions agricoles adaptées au contexte climatique.
Projet déployé par :
La Tanzanie compte une population de plus de 63 millions d’habitants, dont 80% dépendent du secteur agricole. Ce secteur est principalement composé de petits exploitations agricoles qui produisent 95% des besoins alimentaires du pays.
La majorité de ces exploitants et exploitantes cultivent le maïs et le manioc qui figurent parmi les trois aliments les plus consommés dans le pays. Ces deux cultures qui représentent les deux plus grandes superficies agricoles de la région de Mara ne sont pas seulement destinées à la consommation locale mais servent également de cultures de rente pour l’exportation.
Depuis des années, les populations doivent faire face à des périodes de sécheresse de plus en plus graves, à des inondations, à des retards dans les saisons des pluies ainsi qu’à une répartition de plus en plus inégale du volume des précipitations. En raison du dérèglement climatique, les rendements des cultures de base que sont le maïs et le manioc, pourraient baisser (USAID 2018).
La Tanzanie est considérée comme le 26e pays au monde le plus vulnérable au risque climatique.
L’entreprise Weather Impact utilise le modèle du European Centre for Medium Weather Forecasts (ECMWF) et développe des solutions agro-météorologiques à travers l’Afrique subsaharienne pour fournir des prévisions météorologiques aux petits agriculteurs, les aidant ainsi à améliorer leurs stratégies agricoles et à accroitre leur résilience face aux défis climatiques.
Le projet « Kilimo Thabiti » a pour objectif d’aller plus loin en envoyant non seulement des prévisions météorologiques et des avis agricoles, mais en les adaptant aussi spécifiquement à chaque agriculteur/agricultrice et à chaque type de culture. Il prévoit :
Un canal de communication par sms permettant aux agriculteurs d'envoyer et de recevoir des informations agro-météorologiques ainsi que des conseils agricoles sur le manioc et le maïs, basés sur des prévisions météorologiques en temps réel et des alertes au sujet des événements météorologiques extrêmes.
Des formations pour les agriculteurs sur les bonnes pratiques agricoles et l'interprétation des informations agro-météorologiques.
Le recrutement de « citoyens scientifiques » pour collecter des données en vue de leur validation et de l'étalonnage des conseils agro-météorologiques et pour se faire les porte-parole d'une agriculture intelligente sur le plan météorologique et climatique au sein de leurs communautés.
Trois partenaires locaux sont impliqués dans le développement de cette innovation :
Dans cette phase de test financée par le FID, il est prévu que 2 400 agriculteurs et agricultrices de la région de Mara reçoivent les alertes et prévisions en langue locale directement diffusées sur le téléphone par SMS, message vocal et via une application mobile. 500 d’entre elles recevront une formation sur l’utilisation de l’outil, le dérèglement climatique et la culture numérique. Par ailleurs, 50 pluviomètres seront déployés afin d'effectuer des observations quotidiennes des précipitations locales.
À la fin du projet, 2657 agriculteurs ont été enregistrés pour l’envoi SMS (au-delà des 2400 prévus), 541 ont été formés (500 prévus), 4744 mesures ont été collectées par les citoyens scientifiques (précipitations quotidiennes, mesures hebdomadaires de l’humidité du sol) et 556 ménages ont été interrogés au cours de l'enquête de base et de l'enquête finale. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une évaluation d'impact rigoureuse en tant que telle, l'enquête finale comprenait un groupe de contrôle et un groupe de traitement afin d'observer certains des effets de l'innovation sur les pratiques des agriculteurs.
L'enquête finale montre que :
Grâce à des SMS personnalisés, les agriculteurs ont reçu en temps utile des informations sur les prévisions météorologiques et des conseils agronomiques, qui ont été largement acceptés et souvent partagés avec d'autres, ce qui a amplifié la portée du projet. La grande majorité des agriculteurs (99 %) recommanderaient le service à leurs pairs, et chaque agriculteur a partagé en moyenne l'information avec six autres pairs. En outre, les agriculteurs des différents districts se sont montrés disposés à payer pour le SMS de prévisions météorologiques.
Les informations transmises ont été jugées très fiables par plus de la moitié des agriculteurs dans l'ensemble des districts, malgré des variations, et reconnue comme « pertinente » pour 52 % d'entre eux et au moins « plutôt pertinente » pour 69 %. La composante « citoyens scientifiques », qui consistait à mobiliser et à former les agriculteurs à collecter directement des données localisées et utiles, a contribué à la pertinence et à la précision du contenu des messages envoyés.
Les messages et les formations ont influencé de manière significative diverses décisions et pratiques agricoles, avec des différences notables d'un district à l'autre. En outre, si la plantation semble être la pratique agricole la plus influencée (24 % des pratiques influencées sont la planification), d'autres pratiques ont également été influencées, telles que l'achat d'intrants (17 %), la sélection des semences (16 %), la préparation des terres (14 %), la gestion des parasites et des maladies (10 %), etc…
Les décisions agricoles les plus influencées semblent porter sur l'amélioration de la planification agricole (32 %), suivie de la synchronisation des marchés (22 %), des produits de séchage et de la programmation de l'irrigation (19 %).
En ce qui concerne les résultats sur les revenus et la production agricole, les résultats suggèrent que le service SMS a eu un effet positif sur la production de maïs avec une augmentation de 60 % (de 5 à 8 sacs par acre), conduisant à une augmentation de 36 % des revenus des agriculteurs.
L'équipe de projet a pu tirer des enseignements de ce projet-pilote afin de mieux adapter la solution proposée, notamment en ce qui concerne le calendrier des SMS agro-météorologiques de manière à ce qu'ils aient le plus d'influence possible sur les pratiques agricoles et la prise de décision, en rendant les sessions de formation plus récurrentes, etc.
La composante « citoyens scientifiques » a constitué un apprentissage important pour le projet. Initialement essentiellement chargés de fournir des données locales précieuses, ces citoyens formés et informés sont devenus les « champions » de leur communauté. Hautement reconnus au niveau communautaire, leur expérience s'est avérée utile aux agriculteurs pairs pour l'interprétation des informations météorologiques.
Enfin, l'expérimentation des méthodes de collecte de données, y compris les enquêtes de référence et de fin de projet, a été une source d'apprentissage pour l'équipe du projet. Au cours de la première, l'équipe a pu réaliser des progrès significatifs pour positionner la solution en vue d'une évaluation d'impact, notamment en expérimentant l'inclusion d'un groupe de contrôle, en mobilisant des partenaires de recherche et en développant un dispositif d'évaluation qui pourrait être mis en œuvre à l'avenir.
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