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La cuisson à l’électricité au secours de la déforestation dans le Parc National des Virunga

Stade d'avancement
Nov. 2022 à Oct. 2024
  • République Démocratique du Congo
  • Énergie
  • Nov. 2022 à Oct. 2024

La mise en place d’un mode de cuisson électrique comme alternative au charbon de bois pourrait permettre d’enrayer la déforestation massive en cours dans le plus ancien parc naturel africain situé à l’est de la République Démocratique du Congo. Le projet porté par le Centre d’Economie de l’Environnement – Montpellier (CEE-M), vise à remplacer l’utilisation de la biomasse par un auto-cuiseur électrique. Le financement par le FID de l’évaluation d’impact servira notamment à tester différentes modalités pour soutenir son adoption et mesurer son influence sur la protection de la forêt.

Projet déployé par :

Le contexte

À Goma, plus de 90% des ménages utilisent du charbon de bois pour cuisiner. Les plantations de bois ne sont pas assez grandes pour répondre à la demande exponentielle du combustible. Par conséquent, la majeure partie de la demande est satisfaite par du charbon illégalement produit par des groupes armés dans les forêts protégées du Parc National des Virunga inscrit au patrimoine mondiale de l’Unesco.

La cuisson à l’électricité au secours de la déforestation dans le parc national des Virunga

L’innovation

Le projet co-développé par CEE-M, la Fondation Virunga et l’Université d’Anvers, part de l’hypothèse que le remplacement progressif du charbon de bois par l’utilisation d’un autocuiseur électrique peut contribuer à enrayer la déforestation, réduire les dépenses énergétiques des ménages, et participer à la paix dans la zone. Le projet consiste à mettre à disposition de familles un autocuiseur électrique, intégralement subventionné par l’entreprise sociale fournisseur d’énergie hydroélectrique, Virunga Energies, détenue à 100 % par la Fondation Virunga, en charge de la gestion du parc national avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. L’augmentation des dépenses en électricité qui en résulte créerait à terme un retour sur investissement pour l’entreprise, tout en réduisant la demande en charbon de bois.

L’évaluation financée par le FID permettra de tester différentes modalités de soutien à l’adoption des autocuiseurs, via subvention du matériel et de l’électricité et des activités de sensibilisation aux enjeux environnementaux, et mesurer l’impact de l’adoption du nouveau mode de cuisson proposé sur l’utilisation et la demande de charbon de bois.

Une femme fait fonctionner le cuiseur électrique

Les résultats attendus

L’adoption de l’auto-cuiseur électrique par les familles ciblées réduit la demande de charbon et, par voie de conséquence, les revenus illégaux des contrebandiers, et améliore les efforts de conservation de l’une des plus grandes forêts tropicales du monde.

  • Remplacement progressif de la cuisson au charbon de bois par l’électricité
  • Réduction des coûts énergétiques et augmentation subséquente de l’utilisation de l’électricité
  • Elimination progressive de la consommation illégale du charbon de bois
  • Affaiblissement d’une source de revenus essentielle des groupes armés, amélioration de la sécurité dans la zone
  • Augmentation des revenus et amélioration des conditions sanitaires des populations locales
  • Autonomisation des femmes
  • Diminution de la déforestation, limitation des émissions de CO2, protection de la faune

En février 2024, l’équipe de recherche affiche les premiers résultats de ce test, avant une enquête finale prévue pour la fin d’année. L'un des premiers résultats constatés est d’abord l’intérêt confirmé des participant.e.s pour ce mode de cuisson, en témoigne la hausse de la consommation d’électricité de ces ménages, reflet d’un usage prolongé sur la période d’étude. Si les effets directs de la cuisson à l’électricité sur la santé n’ont pas apporté de résultats tangibles à date, les enquêtes indiquent qu’une sensibilisation autour des questions environnementales et sociales du parc des Virunga serait à même de renforcer l’adoption de ces cuiseurs. Les résultats finaux de l’enquête devraient être disponibles au début de l’année 2025.

Centre d’Economie de l’Environnement – Montpellier (CEE-M)

Centre d’Economie de l’Environnement – Montpellier (CEE-M)

Le Centre d’Economie de l’Environnement – Montpellier est un institut de recherche travaillant sur l’économie de l’environnement et l’économie comportementale. Il est affilié au CNRS, à l’INRAE à l’Université de Montpellier et à l’lnstitut Agro.

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