Du charbon de bambou pour cuisiner, un pas pour freiner la déforestation en Ouganda
Alors que les forêts sont très largement exploitées par les Ougandais pour le bois de chauffage et le charbon de bois de cuisson, une étude pilote porté par l’Université chrétienne d’Ouganda (UCU) a conclu que l’utilisation du bambou pouvait avantageusement remplacer ces combustibles et ainsi contribuer à la reforestation du pays. En finançant la seconde phase du projet, le FID permet de confirmer l’adéquation du charbon de bois vert de bambou aux pratiques de cuisson et sa capacité à atténuer les effets du changement climatique en préservant les arbres.
Le contexte
L’Ouganda affiche l’un des taux de déforestation et de dégradation des forêts les plus élevés au monde. La récolte de bois de chauffage est à l’origine de cette réalité : environ 95 % de la population d’Afrique de l’Est utilise le bois de chauffage et le charbon comme source d’énergie pour la cuisson. La récolte du bois pour la construction et la conversion des terres pour l’agriculture sont également en cause.
L’innovation
Pour participer à la restauration des forêts et assurer la conservation de son patrimoine naturel, l’UCU, par le biais de son Centre de Développement Durable, promeut l’utilisation du charbon de bois vert provenant de plantations de bambous pour remplacer le bois de chauffage et le charbon de bois comme combustibles.
Une phase pilote consistant à brûler du charbon de bambou dans le même poêle de cuisson que des briquettes à base d’argile a montré des résultats probants. Les briquettes agissent comme un « condensateur » en absorbant une partie de l’énergie libérée par le charbon de bois vert, tout en libérant lentement leur propre énergie à partir de la poudre de charbon de bois de bambou incorporée dans la briquette.
Deux résultats principaux en ressortent : la combustion lente est réalisable – correspondant ainsi aux habitudes culinaires des Ougandais -, et les dépenses en énergie de cuisson diminuent par rapport à la seule utilisation de charbon de bois noir non durable.
Les résultats attendus
Grâce à l’appui du FID, l’équipe pilotée par l’UCU poursuit ses démonstrations, consolide et complète les connaissances déjà obtenues lors de la phase pilote. Elle dispose ainsi de toutes les données pour favoriser le changement des mentalités de la population, et, au-delà, participer de manière probante à une économie verte.
- Faire évoluer les habitudes des ménages, cibler en priorité les établissements d’enseignement qui sont les grands utilisateurs de bois dur comme combustibles
- Etablir le ratio optimal briquette-charbon vert dans différentes tailles de poêles à charbon pour la mise à l’échelle
- Plantation de bambous pour faire prospérer de nouvelles forêts et appropriation du procédé par les agriculteurs
- Renforcer les capacités d’estimation des crédits de carbone qui résulteront des nouvelles forêts de bambou et utiliser lesdits crédits
- Favoriser le partenariat public-privé ; développer une gamme de produits en bambou
- Abandon progressif de l’utilisation du bois dur comme combustible ; construction d’une chaîne de valeur des sources d’énergie à base de bambou.
Présentation de l’équipe
L’organisation pilote du projet est l’Université chrétienne d’Ouganda (UCU), par le biais de son Centre de Développement Durable, qui est un institut de recherche et d’éducation multidisciplinaire. NaFORRI, l’Institut national de recherche sur les ressources est une institution publique ougandaise spécialisée dans la sylviculture et qui, dans le cadre de ce projet, facilite l’accès à des bambous dans des plantations publiques et privées. L’UCU collabore également avec Thermogenn sur la conception de mécanisation de la fabrication des briquettes.
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