enProposer un projet

Paiements ciblés pour la conservation des forêts au Libéria

Stade d'avancement
Juin 2025 à Déc. 2027
  • Libéria
  • Climat
  • Juin 2025 à Déc. 2027

Parley Liberia, avec des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles, de l’University College de Londres et de l’Université de New York, cherche à évaluer et à mettre en place à grande échelle deux variantes d’une compensation financière dont l’objectif est de protéger les forêts communautaires les plus susceptibles d’être détruites. Avec le soutien du FID, ce projet évaluera les effets de ces incitations financières sur les conditions de conservation et de gouvernance. L’objectif principal est de trouver une manière de préserver les ressources environnementales tout en améliorant les revenus des ménages les plus pauvres et en garantissant que ces ressources financières ne sont pas accaparées par les responsables locaux.

Projet déployé par :

ForêtForêt

Le contexte

Le Libéria compte l’une des ressources naturelles les plus importantes d’Afrique de l’Ouest : les forêts humides guinéennes. Ces forêts, qui abritent des espèces en danger et sont essentielles aux revenus de plus de 80 % de la population rurale du Libéria (Forestry Development Authority, 2022), couvrent près de 68 % du territoire national (FAOStat, 2025). Pourtant, les forêts du pays disparaissent rapidement. Entre 2001 et 2023, le Libéria a perdu 2,36 millions d’hectares de couverture forestière, surtout dans les comtés de Bong et de Lofa (Global Forest Watch, 2024).

Cette dégradation environnementale menace la biodiversité, mais aussi les communautés qui dépendent de ces forêts. Cependant, le Libéria ne dispose pas de ressources institutionnelles et financières suffisantes pour faire face à cette menace. Environ 45 % du territoire dépend d’un régime de gestion forestière communautaire. La loi prévoit pour les communautés le droit de posséder et de gérer des terres forestières, mais l’application de cette législation et la gouvernance restent faibles. Les responsables des communautés locales contrôlent l’accès aux forêts, mais dans beaucoup de zones, il n’existe aucune carte formelle définissant les limites des communautés. La responsabilité est également faible. L’utilisation des terres n’est donc pas régulée, et les pratiques sont souvent destructrices.

L'innovation

Les paiements pour services environnementaux (PES) sont des mécanismes financiers basés sur des incitations mis en place dans les années 1990. Ceux qui bénéficient de services environnementaux paient ceux qui les préservent ou les améliorent. Le projet introduit et teste une nouvelle approche adaptée aux défis du Libéria, c’est-à-dire des forêts communautaires, des structures de gouvernance faibles et des capacités de suivi limitées. En compensant financièrement les communautés pour la conservation des zones forestières, ces programmes peuvent promouvoir une gestion durable des terres. Géré par Parley Liberia, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles, de l’University College de Londres et de l’Université de New York, ce projet évaluera deux types de paiements pour services environnementaux dans des communautés des comtés de Lofa et Gbarpolu identifiées comme particulièrement vulnérables à la déforestation.

L’innovation repose sur deux composants clés. D’abord, le projet vise à créer un système d’apprentissage automatique capable d’analyser des images satellites et les tendances de défrichement des forêts afin d’identifier les communautés qui risquent le plus de subir de la déforestation. Ensuite, un mécanisme de responsabilisation sera intégré à l’un des contrats de paiement avec les communautés (PES+) pour garantir l’apport d’un soutien aux responsables et la prise en compte des commentaires des communautés.

Le financement du FID aidera à :

  • Mettre en place les contrats PES (de base) et PES+ (avec mécanisme de responsabilisation) dans 120 communautés.
  • Mener un essai randomisé contrôlé pour comparer les effets des deux contrats par rapport à un groupe de référence.
  • Conduire des enquêtes et des contrôles dans les communautés sur base de données issues des inspections sur le terrain et de satellites.
  • Élaborer des contenus de formation et des manuels de mise en œuvre pour un possible déploiement à grande échelle.

L’équipe de recherche mènera des enquêtes au début, au milieu et à la fin du projet auprès des responsables et des membres des communautés sur une période de trois ans. Le projet vise 190 communautés et une population d’environ 50 000 personnes dans deux zones rurales du Libéria.

Les résultats attendus

À la fin de cette phase, le projet prévoit de générer des preuves sérieuses sur les différents modèles de PES et leurs effets sur la conservation des forêts, la gouvernance et les revenus au Libéria afin de les déployer à plus grande échelle. Les principaux résultats attendus sont :

  • La réduction de la déforestation dans les forêts communautaires sélectionnées grâce à des incitations financières favorisant la conservation.
  • L’amélioration de la gouvernance des ressources forestières en intégrant les commentaires des communautés dans les contrats de PES.
  • Une meilleure sensibilisation aux valeurs économiques et écologiques de la conservation auprès des populations rurales.
  • L’amélioration des capacités de suivi grâce à la télédétection et à la participation des communautés.
  • L’adoption de pratiques agricoles durables pour remplacer l’agriculture sur brûlis. Parley Liberia a des liens forts avec les autorités nationales et locales et les impliquera tout au long du projet, de sa mise en œuvre au dialogue politique en passant par la communication dans leur stratégie de déploiement à grande échelle.

L'équipe du projet et de recherche

L'équipe porteuse du projet et de recherche inclut les membres suivants : Gregory Kitt, Executive Director, Parley Liberia, Prince Williams, Research & M&E Officer, Parley Liberia, Alexandra Hartman, Professeur à Political Science, UCL, Darin Christensen, Professeur Associé en politiques publiques, UCLA, Cirus Samii, Professeur, Oxford University, Avi Ahuja, Doctorant au département de science politique à NYU.

Photo de Frank Eiffert sur Unsplash

Palmiers
Parley Liberia

Parley Liberia

Fondée en 2014, Parley Liberia a son siège dans le comté de Bong. Ses programmes visent une gouvernance transparente et inclusive des ressources. Ses équipes ont mis en place et évalué des régimes fonciers à grande échelle, la gouvernance des ressources et des projets de résolution des conflits financés par des organisations bilatérales et multilatérales.

    Projets

    Les projets financés par le FID

    Découvrir tous les projets