Un logiciel basé sur l’IA pour améliorer le traitement des AVC au Pakistan

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, on compte 40% de cas d’AVC en plus et 74% de risques de décès ou de handicap après un AVC en plus par rapport aux patients dans les pays à revenu élevé.

Au Pakistan, cette difficulté est aggravée par une pénurie de neurologues. En effet, on compte en moyenne un spécialiste pour un million de personnes (Farooq et collab., 2021b). On estime le taux d’AVC à 250 pour 100 000, soit 350 000 nouveaux cas par an (Pakstrokesociety, 2019 ; Farooq et collab., 2021b). Environ 80% de ces AVC sont ischémiques et exigent une intervention urgente, au maximum quatre heures et demie après le début de l’AVC, afin d’éviter une issue fatale ou des séquelles invalidantes.

Cependant, dans ces conditions, l’analyse de nombreuses données (imagerie, données cliniques, données démographiques) dans un délai très court est complexe et nécessite une expertise et des ressources humaines. Un système automatisé, capable de mener cette analyse, pourrait donc aider les professionnels à choisir les bons traitements rapidement.

Le projet vise à développer un logiciel cloud basé sur l’IA pour améliorer la précision et la rapidité des décisions pour le traitement des AVC. En effet, les modèles d’IA peuvent analyser rapidement des données multimodales pour une prise de décisions optimale et donc de meilleurs résultats pour les patients.

L’IA se fonde sur un système d’entrées et de sorties. Elle peut être entrainée avec de l’imagerie, des données démographiques et des données cliniques de patients. Après cet apprentissage, elle peut analyser les données de nouveaux patients et faire des diagnostics.

Le logiciel a été conçu pour s’intégrer aux systèmes existants dans les hôpitaux et ne nécessite pas l’achat de nouveau matériel ou la mise en place de systèmes informatiques complexes. Cette solution vise d’abord les hôpitaux disposant d’angioscanners/scanners et de protocoles pour le traitement des AVC, comptant un grand nombre de patients, et étant prêts à intégrer l’IA à leur fonctionnement. Ce système sera accessible en ligne. Ainsi, les professionnels de santé pourront l’utiliser sur les ordinateurs, tablettes ou téléphones mobiles de l’hôpital.

En intégrant un outil de diagnostic fondé sur l’IA et utilisant l’imagerie, ce projet vise à améliorer le traitement des AVC au Pakistan et à aider les neurologues à choisir avec plus de précision et de rapidité les traitements adaptés. D’ici la fin de l’étape de mise en place, les résultats devraient être les suivants :

• Des diagnostics basés sur l’IA grâce à l’imagerie accessibles aux neurologues et aux médecins dans les unités dédiées aux AVC pour des décisions plus rapides et plus fiables.
• Des interventions plus rapides, qui devraient permettre de réduire la mortalité et les invalidités de longue durée après un AVC.
• Des traitements de meilleure qualité et des délais plus courts grâce à l’intégration de cet outil basé sur l’IA dans les systèmes des hôpitaux.
• Moins de charge pour les hôpitaux et les professionnels de santé, avec moins de complications et moins de traitements de suivi.
• Une rentabilité prouvée avec des gains de temps et une meilleure utilisation des ressources médicales. Cette solution vise à aider à démocratiser l’accès aux traitements des AVC basés sur l’IA, ce qui bénéficiera aux zones isolées et défavorisées. Enfin, elle vise à aider à diminuer le nombre de cas d’invalidité grave et de décès causés par les AVC au Pakistan.

Crédit photo : National cancer institute