L’utilisation de drones pour accélérer la restauration des mangroves au Ghana

Au Ghana, le nombre d'arbres a connu une baisse de 22 % depuis 2 000 en raison de divers facteurs comme la surexploitation, les problèmes de conservation des ressources naturelles, les incendies de forêt, la pollution, le surpâturage et les maladies. Cette déforestation affecte particulièrement les mangroves en bord de mer, entraînant des conséquences néfastes pour la diversité des plantes et des animaux. Elle a également pour conséquence la diminution du stockage du carbone et elle met en péril les moyens de subsistance des populations locales qui dépendent des mangroves. (Global Forest Watch, 2023 & Nonoo and Agyekumhene, 2022).

Les efforts de restauration des mangroves sont particulièrement coûteux et complexes en raison des difficultés d'accès. L'élévation du niveau de l'eau, les moustiques et la boue rendent difficiles les déplacements humains et le transport du matériel nécessaire à l’analyse de la zone à restaurer et à la plantation des graines. (Nonoo & Agyekumhene, 2022).

L’association Friends of the Earth Ghana (FoE Ghana) travaille en partenariat avec des prestataires de services de technologies de drones dans le cadre d'un projet visant à tester leur efficacité dans la restauration des mangroves en les comparant à des méthodes plus traditionnelles.

La technologie innovante de plantation par voie aérienne permet de semer des graines de mangrove à une cadence d'environ 100-120 gousses par minute, offrant ainsi une vitesse jusqu'à douze fois supérieure, donc potentiellement une rentabilité accrue et une moindre dépendance en termes de main-d'œuvre par rapport aux méthodes traditionnelles.

Au cours de cette phase financée par le FID, les objectifs de FoE Ghana sont :

• la collecte de données environnementales et socio-économiques en vue d’une éventuelle demande de crédit carbone
• la consultation des propriétaires agricoles
• l'évaluation de la faisabilité de l'utilisation de drones pour la restauration de la mangrove dans la lagune de Keta.

Le projet, d'une durée de 7 mois, est mis en oeuvre en partenariat avec Forestry Research Institute of Ghana (FORIG), qui fournira l'expertise nécessaire à l’analyse des émissions de carbone. La formation des bénéficiaires locaux à l’utilisation de la technologie des drones est également cruciale et leur permettrait ainsi, à l'avenir, de poursuivre le travail de manière autonome.

A long terme, le projet vise à freiner la disparition des mangroves le long de la côte Est du Ghana, afin d’ améliorer les conditions de vie des populations locales et de contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Des projets de développement d’un écotourisme communautaire pourraient voir le jour par le biais d'investissements dans des infrastructures comme la création de sentiers permettant aux touristes de découvrir les mangroves et d’observer les oiseaux migrateurs, ce qui apporterait des avantages économiques supplémentaires aux communautés locales.

La subvention de préparation aidera l'équipe du projet à répondre à des questions :

1. Quelle quantité de carbone les arbres récemment plantés stockent-ils pendant le processus de restauration ?
2. Quels sont les facteurs sociaux et économiques qui ont un impact sur les communautés locales ?
3. Quelle est la meilleure technologie pour planter des graines par voie aérienne ?