Une énergie durable au service des communautés rurales au Congo

L’accès à l’électricité demeure un enjeu en Afrique subsaharienne où seulement 50% de la population a accès à l'énergie en 2022 contre plus de 90 % dans toutes les autres régions du monde depuis 2015 (Agence Internationale de l'Énergie, 2022). Parmi les 760 millions de personnes vivant sans électricité à l’échelle mondiale, 79% résident en Afrique subsaharienne. En République du Congo, ce taux atteint 50,6 % mais masque des disparités marquées entre les zones urbaines 67,5% et rurales 12,4% (Banque Mondiale, 2022).

Les solutions décentralisées identifiées comme les plus abordables pourraient électrifier plus de la moitié des populations non desservies tout en générant des emplois locaux, en modernisant les services essentiels et en améliorant durablement le bien-être des communautés (Agence Internationale de l'Énergie, 2022). L’électrification contribue également à une meilleure santé, à l’éducation des enfants et à l’emploi des femmes tout en réduisant les inégalités sociales (Dinkelman 2011, Barron, [Khandker et al. 2014](https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.5547/01956574.35.2.4?casa_token=yG0uBefY2w8AAAAA :miSqV_webWWWW7raM9akHmJ3LXaYNBOYS8rPaaKsRw_zmZhLpEBS5C7wWuUmwD-bfOBge2x_Px4P)).

Face à ces défis, des solutions adaptées aux contextes locaux comme celles proposées dans le cadre du projet Pot@maï jouent un rôle pour réduire ces disparités et renforcer le développement des communautés rurales.

Le projet mené par Pot@maï s’appuie sur une technologie développée par L’Aquaphile combinant une turbine hydrolienne immergée et un système de maintenance hors de l’eau. Cette solution alimente une Unité de Services Essentiels, co-conçue avec les femmes des villages voisins pour répondre à leurs besoins prioritaires : accès à l’eau potable, réfrigération et transformation alimentaire, éclairage, télécommunications et développement de l’artisanat.

Le projet vise à renforcer la sécurité alimentaire et l’autonomie énergétique des villages isolés tout en promouvant le transfert de compétences auprès des communautés locales majoritairement composées de femmes.

La collaboration avec Eval-Lab a pour objectif de documenter les impacts sociaux et les coûts de mise en œuvre de cette solution. Une mission conjointe financée par le FID permettra de développer une évaluation des résultats des Unités de Services Essentiels existantes et en construction ainsi que d’autres sites présélectionnés. L’étude aura pour but de porter sur les effets de la solution « Unité de Services Essentiels + Énergies Nouvelles et Renouvelables » sur les conditions de vie des communautés riveraines.

Le projet vise à renforcer la qualité et l’efficacité des opérations des Unités de Services Essentiels afin de permettre un accès continu à l’énergie durable et renforcer la formation et l’accompagnement des communautés pour optimiser l’utilisation des services et équipements disponibles.

Les effets attendus incluent :

• Une amélioration de la sécurité alimentaire grâce à la conservation des aliments et à la diminution des pertes agricoles
• Une réorientation vers des produits locaux et frais et un meilleur accès aux marchés pour les producteurs
• Une augmentation de la productivité et des débouchés économiques pour les villages

À plus long terme, le projet ambitionne :

• Une amélioration des conditions de vie et le développement d’activités économiques variées telles que la restauration, la conserverie ou la boulangerie
• L’autonomisation des femmes grâce à leur implication dans la gestion des services et à des opportunités accrues d’apprentissage et d’emploi
• Une augmentation du capital humain renforçant les compétences locales et les perspectives de développement.

L’étude menée en collaboration avec Eval-Lab analysera ces impacts pour confirmer les résultats obtenus et identifier des leviers d’amélioration pour les prochaines phases du projet. Les leçons tirées serviront également à adapter et déployer le modèle Unité de Services Essentiels dans d’autres contextes similaires.