Communiqué de presse : Essor du Fonds d’Innovation pour le Développement pour transformer la lutte contre la pauvreté et les inégalités

Le jeudi 8 février prochain à l’auditorium du Mistral de l’Agence Française de Développement à Paris (75012),Esther Duflo, la Présidente du Conseil de Direction du FID et Prix Nobel d'Économie 2019 et les représentants du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, seront réunis pour entendre des porteurs et porteuses de projets innovants ayant bénéficié du soutien financier du FID présenter la diversité de solutions innovantes pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Cet évènement permettra également de présenter les orientations du FID pour les quatre prochaines années.

Présidé par Esther Duflo et hébergé par l’Agence Française de Développement, le FID s’est engagé depuis 2021 à financer des initiatives innovantes à fort potentiel d'impact : plus de 2700 candidatures ont été reçues en 3 ans et 66 projets financés. Une part significative des financements, soit 89%, a été allouée à des projets situés en Afrique, tandis que 61% ont bénéficié aux pays les moins avancés.

« L'innovation peut être transformatrice, mais c’est un processus qui nécessite de multiples étapes et une structure de financement flexible pour réaliser son potentiel.  Il existe de nombreuses idées prometteuses, de politiques et de programmes susceptibles de réduire la pauvreté, mais ce n’est qu’en les testant rigoureusement que nous pourrons identifier celles qui fonctionnent réellement. Élaborer des preuves scientifiques sur la façon dont ces idées peuvent fonctionner à différentes échelles et dans différents contextes peut nous aider à tirer des leçons de l’expérience et à développer des solutions durables, prêtes à être généralisées » explique Esther Duflo - Économiste du développement, lauréate du Prix Nobel d’économie en 2019 et Présidente du Conseil de Direction du FID.

« Je salue le travail remarquable du Fonds d’innovation pour le développement lancé en 2021 avec une philosophie très simple : l’innovation est la clé pour lutter contre la pauvreté. Son approche pragmatique, avec une méthodologie de rigueur implacable et une culture de la preuve, sont absolument décisifs », indique Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

« En trois ans, le FID a sélectionné plus de 60 projets prometteurs parmi des centaines de candidatures. Chacun avec l’objectif d’innover dans la lutte contre la pauvreté. Nous voyons déjà se dessiner les premiers effets positifs et des perspectives de déploiement à large échelle de ces solutions. Ce sont des résultats très encourageants. », souligne Juliette Seban, directrice exécutive du Fonds d’Innovation pour le Développement (FID).

« "Nous sommes fiers d’héberger le Fonds d’innovation pour le développement (FID). Ce nouvel outil, unique dans l’écosystème européen du financement du développement, contribue à l’émergence de nouveaux acteurs de l’innovation. Près de 90 % des organisations partenaires du FID n’avaient en effet jamais reçu de financements de l’AFD. Ensemble, le FID et l’AFD sont des capteurs et accélérateurs de solutions de développement durable qui éclosent aux quatre coins du monde, singulièrement en Afrique, et dans des domaines aussi variés que la santé mentale, le numérique ou encore l’agroécologie. », indique Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement.

Depuis son lancement, le FID s’est tout de suite imposé comme un dispositif novateur de financement du développement, qui vise à soutenir les passages à l'échelle des innovations, dont l'efficacité a été prouvée, dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Il favorise les synergies et le dialogue entre l'innovation et la recherche pour piloter, tester et évaluer l’impact des projets. Il privilégie les initiatives portées par des acteurs du Sud, avec 64% des partenaires issus d'organisations dont le siège se trouve dans un pays en développement. De plus, près de la moitié des projets avec une composante recherche intègrent un institut de recherche basé dans les pays du Sud.

Briser les tabous liés à la santé mentale au Kenya

Près de la moitié de la population kényane, majoritairement composée de jeunes de moins de 19 ans, fait face à des symptômes significatifs de dépression et d'anxiété. Ces enjeux de santé publique freinent l’accès à l’emploi et à la formation des jeunes d'autant plus que le pays ne compte qu'un spécialiste de la santé mentale pour un million de citoyens. L'Institut Shamiri, basé à Nairobi, développe un protocole de santé mentale innovant adapté aux jeunes à faibles revenus.

L’impact : le programme Anansi a été rigoureusement testé dans le cadre de quatre évaluations d’impact, démontrant ses capacités à réduire significativement les manifestations de dépression et d’anxiété, ainsi qu’à accroître les performances scolaires et améliorer les compétences relationnelles. Le Fonds d'Innovation et de Développement (FID) soutient une évaluation d'impact auprès de 25 000 jeunes, visant à explorer les liens entre santé mentale et pauvreté, ainsi que les possibilités de mise à l'échelle du projet, en particulier en comparant différents modèles de mise en œuvre.

Détecter la présence de plomb dans les habitations en Côte d’Ivoire

Pour minimiser l'exposition des femmes enceintes et des jeunes enfants à la toxicité du plomb dans les domiciles à Abidjan, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) a conçu un protocole de recherche permettant aux ménages de tester leur propre environnement à l'aide de kits simples qui identifient la présence du métal dans différentes pièces d'une maison.

L’impact : le financement du FID, en partenariat avec un consortium mené par l’IRD et l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (ENSEA), permet de mesurer la réalité de la présence de plomb dans les maisons à travers les taux contenus dans les peintures et dans le sang des enfants, tout en évaluant l’intérêt des ménages pour le dispositif.

Recourir à des drones pour dynamiser la régénération des mangroves au Ghana

Avec une diminution de 22 % du nombre d'arbres depuis l'an 2000, les mangroves côtières au Ghana sont particulièrement touchées par la déforestation, engendrant des répercussions néfastes sur la biodiversité. L’association Friends of the Earth Ghana développe un projet visant à tester l'efficacité de la technologie moderne des drones dans la restauration des mangroves par rapport aux méthodes traditionnelles.

L’impact : Cette technologie innovante de plantation permet d'ensemencer les mangroves à une cadence importante de 100-120 graines par minute. Le FID finance une étude de faisabilité de l’utilisation de drones pour la restauration de la mangrove dans la lagune de Keta, collectant ainsi des données environnementales et socio-économiques en amont du déploiement du projet.

Contact Presse et accréditation à l’évènement prévu le 8 février à 17h : Pia de Saint Martin / desaintmartinp@afd.fr / +33 6 29 66 06 15