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Une cuisson à base de coques de karité pour réduire l’impact environnemental de la production de karité au Burkina Faso  

Projet terminé
  • Burkina Faso
  • Énergie
  • Juil. 2023 à Févr. 2025

Porté par le Cirad, et coordonné par la chercheuse Léa Fulloy, le projet « KarBur » propose de fabriquer des foyers de combustion utilisant les coques de karité comme alternative au bois. Cette innovation est conçue à destination des coopératives et associations de femmes qui sont chargées de réaliser la collecte, l’ébouillantage et le décorticage des noix de karité au Burkina Faso, mais également pour d’autres usages intensifs de la cuisson tels que la production de dolo (bière traditionnelle) ou pour les restaurants.

Le financement du FID a permis de réaliser plusieurs études sur la faisabilité du projet dont notamment une enquête terrain poussée sur les pratiques d’ébouillantage actuelles pour mesurer les émissions liées à cet ébouillantage, ainsi qu’une étude de marché sur l’utilisation de tels foyers.

Projet déployé par :

Une personne trie les coques de karitéUne personne trie les coques de karité

Le contexte

La noix de karité est l’une des principales productions agricoles du Sud-Ouest du Burkina Faso. Lors de l’étape d’ébouillantage des noix, les productrices utilisent majoritairement des foyers de combustion qu’elles alimentent en bois. Ces foyers de combustion en consomment beaucoup, et par conséquent, participent à la déforestation tout en générant des fumées nocives pour la santé des producteur.ices qui y sont exposées. Par ailleurs, l’étape d’ébouillantage des noix de karité contribue à près de 70% des émissions de gaz à effet de serre de toute la filière de production du beurre de karité.

L’innovation

Le projet mis en oeuvre par le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad) consiste à adapter les foyers de combustion à l’utilisation d’un nouveau combustible, les coques de noix de karité, qui sont jetées en temps normal après leur ébouillantage. En valorisant les coques de noix de karité en combustible, le projet a pour objectif d’étendre ce nouveau type de cuisson respectueux de l’environnement et de la santé des producteur.ices à plus grande échelle.

Le financement du FID a eu pour objectif de réaliser les études préliminaires nécessaires afin d’optimiser les foyers de combustion améliorés existants.

Méthodologie et résultats atteints 

Des enquêtes ont été réalisées dans 3 régions (Sud-Ouest, les Cascades, et les Hauts-Bassins) et 9 villages du Burkina Faso. A l’issue de la collecte de données, 652 femmes ont pu être enquêtées, dont 592 femmes productrices de karité et 60 femmes exerçant d’autres activités nécessitant une cuisson (restauration, fabrication de bière, etc.). Parallèlement, des entretiens individuels ont été réalisés afin de fournir des informations complémentaires sur le contexte socioculturel et les défis potentiels liés à l’introduction de nouveaux équipements de cuisson.

Principaux résultats

Un premier volet des enquêtes a porté sur l’usage des coques des noix de karité, afin de comprendre si leur utilisation en tant que source d’énergie avait déjà été envisagée :

  • Entre 10% et 40% des femmes (selon les régions) valorisaient les coques énergétiquement, et ont confirmé lors des groupes de discussion mis en place, que la disponibilité d’outils adaptés pourrait augmenter leur utilisation de ces dernières.

  • Parmi les autres voies de valorisation des coques, une majorité jetée dans le fumier (61%), puis la quasi-totalité du reste (44%) jetée à même le sol dans les cours.

Des recherches futures sur le sujet pourront démontrer si la décomposition des coques dans le fumier est bénéfique pour la terre, ou si cela permet seulement aux familles de s’en débarrasser.

L’étude de marché étoffée réalisée par l’équipe-projet a montré que :

  • 80% des femmes enquêtées se disent prêtes à utiliser un nouveau combustible, autre que le bois, le charbon ou le gaz.
  • 88,4% d’entre-elles seraient intéressées par un nouveau modèle de foyer de combustion, avec un fort attrait pour les foyers améliorés.
  • 47% des femmes enquêtées ne savaient pas qu’elles pouvaient utiliser les coques de karité comme un combustible.

Au sujet de la disposition à payer l‘achat d’un foyer amélioré : 43% des femmes enquêtées seraient prêtes à payer plus cher (autour de 20%) pour un foyer amélioré permettant la combustion des coques de karité, 88% des femmes seraient prêtes à bénéficier de facilités de paiements jusqu’à 6 mois pour financer cet achat.

    Autres apprentissages 

    La diversité des réponses sur la disposition à payer a démontré la nécessité de flexibilité dans les propositions commerciales. Cela soutient le fait que les femmes sont conscientes des économies qu’elles pourraient réaliser en utilisant ce foyer innovant, alimenté par des coques qu’elles jetaient habituellement, représentant une économie sur l’achat et la collecte d’autres sources combustibles. Cependant, la mise en place de plans de paiement adaptés est cruciale pour maximiser l’acceptation de ces nouvelles technologies.

    Lors d’un atelier de partage des connaissances réalisé après l’enquête, il a été décidé pour la suite du projet que l’équipe se focaliserait sur la confection d’un foyer de combustion amélioré pouvant utiliser autant les coques de karité que le bois comme combustible, pour des usages mixtes (ébouillantage des noix et usage domestique). Ce foyer s’adapterait bien au quotidien des utilisatrices, qui pourraient utiliser les coques de karité, puis le bois en complément lorsque les coques ne seraient plus disponibles. La commercialisation potentielle de ces foyers de combustion serait par ailleurs couplée à des formations et des actions de sensibilisation aux bonnes pratiques de cuisson, plus respectueuses de l’environnement.

    Toutefois, les activités ont dû être interrompues de façon anticipée suite à la décision d’arrêt des financements sur fonds public français au Burkina Faso.

    Noix de karite dans un arbre
    Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)

    Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)

    Le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) co-construit des connaissances et des solutions pour des agricultures résilientes afin d’atteindre les objectifs de développement durable.

      Progression du projet

      • Juillet 2023

        Lancement du projet

        La réunion de lancement du projet KarBur s'est tenue le 10 juillet 2023. Une campagne de collecte des données a déjà commencé afin de confirmer les pratiques actuelles d’ébouillantage des noix de karité, les freins existants à l’utilisation des coques comme combustible et les émissions de fumées avec les foyers actuels.

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      • Le FID est ouvert aux candidatures qui proposent un projet dans tous les pays éligibles à l’aide publique au développement (liste OCDE) sans distinction de nationalités ni origines des équipes et organisations. Les équipes peuvent ainsi déposer leur candidature quels que soient les lieux d’enregistrement des organisations porteuses et partenaires. Cependant, les demandes de subventions de préparation doivent être portées par des organisations ressortissantes de l'un des pays éligibles à l'aide publique au développement.

      • Le FID s’engage à examiner votre candidature, à prendre une décision et à vous tenir informé dans un délai de trois mois à compter de la réception de la demande. Vous recevrez des mises à jour concernant votre candidature de l’adresse contact@fundinnovation.dev. Veillez donc à bien inscrire cette adresse dans vos contacts. Une durée de 6 mois minimum doit être prévue entre le dépôt de la candidature et un premier décaissement.

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