Une solution pour permettre aux populations à faibles revenus d’avoir un accès durable aux soins préventifs et curatifs au Togo

Le niveau d’accès aux soins de santé est très limité au Togo et la faiblesse du système de santé constitue une vulnérabilité nationale majeure. Le manque de personnel de santé dans les centres de soins des zones urbaines conduit à un déficit d’accueil, d’informations, d’orientation, et d’accompagnement des patients.

Le Togo compte seulement 7 professionnels de santé pour 10 000 habitants et en 2015 seulement 44% des villages disposaient d’un accès au suivi médical préventif délivré par un agent de santé communautaire. Le manque d’accès à l’information des populations en situation de pauvreté est également un frein à l'adoption des bonnes pratiques en matière de santé.

Par ailleurs, seulement 7,6% de la population togolaise est couverte par un système de protection sociale, le principal régime de protection étant destiné aux agents de l’Etat. Le système de mutuelles sociales de santé au Togo est particulièrement fragile, conduisant à un faible niveau de pénétration des services d’assurances complémentaires santé au sein des ménages. A date, seulement quatre mutuelles sont capables d’offrir un service fonctionnel, chacune d’elles ayant moins de 2 000 adhérents.

Le projet « Innovation pour la Santé des Personnes en situation de Vulnérabilités en Afrique » propose une solution appelée "DokitaEyes Mutualisée” qui consiste à agir sur trois volets :

1. Accueillir et accompagner les patient.e.s : les facilitateurs et facilitatrices médicaux fixes basé.e.s au centre de soins de l’association Coursier d’Hôpital International et les agents de santé communautaires se déplacent jusqu’aux domiciles des patient.e.s pour assurer un suivi médical, la prise régulière des paramètres vitaux et fournir des conseils de santé pour la prévention des patient.e.s.
2. Fournir un carnet de santé numérique : l’application développée par DokitaEyes transcrit l’historique médical indiqué par les facilitateurs médicaux en centres de soins en zone urbaine et par des agents de santé communautaire en zone rurale.
3. Mettre en place une offre de mutuelle à tarif solidaire : l’Union Des Mutuelles de Santé de l’archidiocèse de Lomé permettra de couvrir 75% des frais de santé et vise un remboursement en temps réduit des prestations à son réseau de prestataires de soins.

Le financement du FID permettra de mettre en œuvre un deuxième pilote, en collaboration avec l'Initiative internationale pour l'évaluation d'impact (3ie) dans le cadre de ce programme, pour approfondir et mieux évaluer les composantes ayant fait l’objet d’un premier pilote et inclure la composante de mutuelle, qui n’a pas encore été testée. Il s’agit en effet d’évaluer l’ensemble de ces composantes cumulées et leur effets sur l’évolution du nombre d’adéhrent.e.s aux mutuelles de santé.

Ce projet pilote vise à :

• Contribuer à la baisse du taux de mortalité maternelle et infantile à travers un système de mutuelle grandissant et fonctionnel.
• Renforcer la collaboration entre mutuelles et prestataires de soins.
• Réduire les difficultés de remboursements, un des facteurs structurels de manque d’adhésion aux mutuelles.