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Le projet porté par l’université de Haramaya vise à étudier l’introduction d’une espèce d’herbe résistante à la sécheresse en Éthiopie pour l’alimentation du bétail. L’équipe du projet mènera un test pilote participatif avec des agriculteurs de l’Est Hararghe afin de tester l’adoption du « seigle de mer » dans le domaine de l’agriculture productive, dans le but de renforcer la capacité des petits agriculteurs à faire face à la sécheresse, et d’augmenter la productivité du bétail et des cultures.
Projet déployé par :
En Éthiopie, plus de 80% de la population vit dans des zones rurales où la productivité agricole est faible. Pour cause, le manque de moyens, la faible productivité des cultures et du bétail, la dégradation des terres et les épisodes de sécheresse récurrents restent les principaux problèmes du secteur dans le pays. En particulier, les agroécologies arides et semi-arides (50% de la superficie du pays) réduisent la productivité des cultures et du bétail (Ashenafi et al., 2019) en raison de la salinité des sols et de l’eau (Qureshi et al., 2018).
Dans la zone de l’Est Hararghe, située en Éthiopie orientale, la population de plus de 4 millions d’habitants fait face à un manque d’espaces de pâturages et des sécheresses récurrentes qui compromettent la production agricole et l’élevage. L’utilisation d’engrais chimiques reste faible en raison de leur prix, et le recours au compost organique (lombricompostage) minimale, en raison de la rareté de la biomasse végétale, ce qui entraîne une faible capacité de rétention d’eau du sol, une vulnérabilité des cultures aux périodes de sécheresse et une réduction des rendements.
Enfin, la qualité et le manque de fourrages, qui représente 75,7% des contraintes de production animale dans la région (Tamrat et al., 2021), pose de multiple défis. La dépendance à l’égard des résidus de culture (principalement des tiges de sorgho et de maïs) comme principale source de nourriture pour le bétail provoquent des problèmes de santé du bétail, qui peine à digérer ces résidus, et ne se développe pas bien. De plus, la faible quantité de fourrages a des répercussions sur la sécurité alimentaire des habitants qui n’ont pas accès à la viande dans de bonnes quantités, et particulièrement chez les enfants de 0 à 60 mois, qui peuvent souffrir de retard de croissance et de sous-alimentation (Shimelis et al., 2020).
Une équipe de l’Université de Haramaya a mené des recherches pour explorer le potentiel du «Seigle de Mer» (Leymus arenarius), un type d’herbe fourragère qui pourrait représenter une solution pour la gestion des sols et la prévention de l’érosion. Cette plante présente en effet une gamme de caractéristiques particulièrement adaptées au contexte éthiopien, grâce sa capacité à lier le sol, et sa tolérance aux stress climatiques (sécheresse, érosion, faible fertilité, sols salins et alcalins), qui en font une option prometteuse pour l’agriculture dans les zones rurales impactées (Anamthawat-Jónsson, 1995). Cette espèce a été utilisée dans le nord de l’Europe pour lutter contre l’érosion des sols et stabiliser les dunes de stable, mais l’herbe n’a pas encore été cultivée pour l’alimentation du bétail.
Le financement du FID permettra de conduire une étude pilote participative avec les agriculteurs, grâce à la distribution préalable de matériel de plantation du produit et de lombricompostage, et la formation à la culture du «Seigle de mer», qui permettra de tester la faisabilité et l’efficacité du produit.
Le projet vise à démontrer comment l’utilisation du «Seigle de Mer», une herbe fourragère tolérantes aux stress climatiques peut renforcer la résilience des petits agriculteurs. L’adaptabilité de cette herbe et sa capacité à pousser sur des sols salins contribuerait à la hausse de la productivité des terres agricoles et la restauration des terres dégradées, cruciale, pour augmenter la superficie cultivable.
De plus, l’augmentation de la surface pour le fourrage améliorerait la production de viande et la sécurité alimentaire des habitants de la région.
Enfin, les herbes fourragères tolérantes à la sécheresse permettrait la promotion de pratiques agricoles durables, qui participent à l’adaptation au changement climatique.
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