Augmenter le nombre de foires villageoises aux intrants pour un meilleur accès à l’agriculture au Ghana

La productivité agricole dans la zone écologique des savanes du nord du Ghana est limitée par plusieurs facteurs. Cette région, qui couvre plus d’un tiers des terres du pays, compte plus de 6 millions d’hectares de terres cultivables. Cependant, elle est soumise à des conditions climatiques semi-arides et arides, ce qui la rend très sensible au changement climatique et aux dégradations environnementales. De mauvaises infrastructures et un accès limité aux services financiers aggravent encore ces difficultés et entraînent des récoltes sous-optimales.

L’un des facteurs majeurs qui freinent la productivité au Ghana, mais aussi dans l’Afrique subsaharienne en général, est le manque ou la mauvaise utilisation d’intrants agricoles essentiels, comme des semences améliorées, des engrais, des herbicides et des pesticides (Fosu, Karlan, Kolavalli et Udry, 2016). Plusieurs obstacles expliquent cette situation : les coûts d’accès aux zones rurales sont très élevés pour les distributeurs d’intrants ; les données fiables sur la demande d’intrants dans les villages sont insuffisantes ; les pénuries d’intrants sont fréquentes lors des pics de demande. De leur côté, les agriculteurs manquent souvent d’argent et la livraison des intrants achetés est incertaine (Magruder, 2018).

Ces facteurs liés au contexte créent un marché des intrants fragmenté qui empêche les agriculteurs d’améliorer leurs récoltes et qui freine la productivité générale de la région.

Le projet des foires villageoises aux intrants vise à lutter contre les difficultés majeures sur les marchés des intrants agricoles et à améliorer l’utilisation de ces intrants par les agriculteurs au Ghana. Ce modèle se concentre sur trois objectifs :

1. Optimiser le calendrier du marché des intrants et la planification des agriculteurs : En organisant des foires aux intrants après les récoltes, ce projet aide les agriculteurs à planifier leur prochaine saison et à dédier des fonds à l’achat d’intrants. Ce modèle permet aux agriculteurs de sécuriser l’achat d’intrants avec un petit acompte (10 %), un facteur qui s’est montré essentiel à la réussite du projet.

2. Mettre à l’échelle des données sur le contexte ghanéen : Le projet organisera 160 foires dans 120 villages du Ghana. L’objectif est d’évaluer le fonctionnement des foires villageoises aux intrants dans les zones agroécologiques du Ghana. Il se penchera aussi sur l’intégration de produits biologiques dans les foires et sur l’influence qu’elle aura sur le comportement des agriculteurs et des revendeurs.

3. Améliorer l’efficacité du marché des intrants agricoles : Le modèle des foires villageoises aux intrants se concentre aussi sur l’amélioration de l’approvisionnement du marché en fournissant aux revendeurs des informations plus précises sur la demande dans les zones rurales. Le projet choisit également des revendeurs motivés afin qu’ils participent aux foires, qu’ils anticipent la demande et qu’ils livrent les intrants à temps pour la saison des plantations.

Cette approche permet de traiter la demande, en encourageant les agriculteurs à investir dans des intrants de qualité, et l’offre, en aidant les revendeurs à répondre à la demande importante des villages. Le FID financera la mise en œuvre des foires villageoises aux intrants, soutiendra l’incubation de deux entreprises liées à ces foires et prendra en charge les activités de suivi, y compris le suivi des performances et les réunions trimestrielles.

Le projet des foires villageoises aux intrants doit directement bénéficier à 43200 agriculteurs dans le nord du Ghana. Ces foires aideront à améliorer l’accès aux intrants agricoles, pour de meilleures pratiques agricoles et une augmentation des récoltes. Le projet permettra la création de deux entreprises qui géreront les foires villageoises aux intrants et étendront leurs opérations dans la région.

Le projet se penchera aussi sur l’introduction d’intrants biologiques lors de ces foires et sur la manière dont ils influencent les décisions d’achat des agriculteurs et les stratégies d’approvisionnement des revendeurs. De manière générale, le projet vise à améliorer l’utilisation des intrants par les agriculteurs, à renforcer les revenus des familles et leur sécurité alimentaire et à soutenir une croissance commerciale durable pour les revendeurs.